Je n’ai pas été très présente ici ces derniers mois, à mon grand regret, car mon projet tutoré, mon mémoire et tous les autres cours à la fac me prenaient bien trop de temps et d’énergie, mais l’été est là, mes études sont finies (at last !), et je peux enfin lire à nouveau, et réveiller L’oiseau !
J’espère que vous serez content.e.s de retrouver les chroniques ici, ainsi que les posts lecture sur Instagram !
Je reprends les chroniques avec un titre 8-12 ans de chez Magnard Jeunesse que j’ai lu le mois dernier. C’est une tranche d’âge que j’aimerais développer un peu plus sur le blog, car j’en lis peu moi-même et que j’aimerais pouvoir mieux connaître ce segment pour le conseiller plus facilement.
Les mots d’Hélio est un roman choral à quatre mains de Nancy Guilbert et Yaël Hassan (que vous connaissez sans doute bien si vous vous intéressez à la littérature pré-ado) paru à la mi-juin, et qui réussit à raconter une histoire émouvante, jamais plombante et même plutôt drôle, sur fond d’un sujet difficile : le handicap.
Le jeune Hélio doit subir une longue rééducation suite à un accident qui l’a privé de plusieurs fonctions comme la mobilité de ses membres et la parole. Sa mère, choquée par l’accident, s’enferme dans une sorte de bulle léthargique, et le garçon doit donc être placé en famille d’accueil. C’est là que le mystère commence, car Hélio a été placé dans cette famille pour une raison bien précise… Reste à découvrir laquelle.
C’est ce côté mystérieux de l’intrigue qui m’a donné envie de lire le roman, et même si au fil des pages on met assez facilement le doigt sur la source de ce mystère, l’enquête menée non seulement par Hélio mais par les enfants de sa famille d’accueil, Mila et Ruben, est très plaisante à suivre.
Les autrices ont apporté un soin particulier aux personnages secondaires qu’on apprend à connaître au fil du roman, et ce sont d’ailleurs eux qui contribuent à apporter le côté lumineux de l’histoire en dépit du sujet de fond difficile et pesant. Il y a notamment Bianca, l’employée de maison, qui a un cœur encore plus gros que vous ne pouvez l’imaginer, et Ruben le petit frère, toujours prompt à apporter de la gaieté dans la maison et qui s’attache très vite à Hélio.
La caractérisation d’Hélio lui-même est très réussie : c’est un personnage profond et attachant très bien décrit et mis en scène. On apprécie sa manière singulière de regarder le monde à travers sa passion de la botanique, attribuant à chaque personne qu’il rencontre un alter-ego floristique dont les caractéristiques reflètent la personnalité. Ainsi, le roman est ponctué de jolis dessins tirés des carnets de croquis du jeune garçon pour illustrer cet « herbier humain » auquel il tient tant.
Si la multiplicité des personnages présents dans le roman peut éventuellement perdre un peu le lecteur au départ, le passage d’un point de vue à l’autre est toujours fluide et bien réalisé ; la continuité du récit est donc assurée et rend la lecture agréable.
Cette particularité du roman donne par ailleurs un aspect théâtral à la lecture, enchaînant les points de vue, qui peut frustrer parfois car on pourrait souhaiter que certaines scènes soit davantage fouillées comme la scène de retrouvailles entre Hélio et sa mère à l’hôpital qui est à mon sens un peu trop rapidement expédiée alors qu’elle est l’occasion de se confronter au plus près aux émotions des personnages, et notamment d’Hélio.
>> En bref, Les mots d’Hélio comporte de très bons éléments scénaristiques qui contribuent à émouvoir le lecteur, et ne se prive pas d’aborder plusieurs thématiques importantes comme le harcèlement et l’acceptation de soi. Si le roman multiplie les points de vue et manque d’approfondir certaines scènes, l’écriture est toujours fluide et agréable, et l’histoire délivre une vision de la vie optimiste, qui encourage à avancer et dépasser les obstacles.
J’aimerais laisser le mot de la fin à notre cher ami poète Paul Éluard, en reprenant une de ses citations trouvée dans le livre, car il a trouvé les bons mots pour parler de la vie :
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »
Merci beaucoup aux éditions Magnard Jeunesse pour cet envoi, et bravo aux autrices pour ce récit à quatre mains (je n’ose pas imaginer la difficulté de cette forme d’écriture !)
Ravie de te revoir, qui plus est pour un roman qui a l’air drôlement chouette!
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L’histoire semble très jolie mais la thématique est un peu trop difficile pour moi. 😣
En tout cas, ça fait plaisir de retrouver tes chroniques! 😃
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L’ensemble reste joyeux, il y a des histoires beaucoup plus difficiles à lire… Mais effectivement, si tu n’aimes pas ce genre de contexte, ce roman risque de te poser problème ^^’
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