{L’autrice du mois} Antje Babendererde : au cœur de la culture amérindienne

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*TA-DA-DA* Aujourd’hui est un jour mémorable car j’inaugure enfin une série d’articles que je souhaitais mettre en place depuis longtemps, à savoir un rendez-vous autour d’auteurs, autrices, illustrateurs et illustratrices que j’apprécie et que j’aimerais vous présenter sur le blog, notamment car certains d’entre eux et elles sont peu connus des lecteurs français. J’espère donc participer à étendre leur visibilité et vous donner envie de découvrir leurs ouvrages !

L’autrice avec laquelle j’initie ce rendez-vous est Antje Babendererde (oui, ce n’est pas facile à prononcer), qui a écrit plusieurs dizaines de livres publiés en Allemagne, mais dont trois, seulement trois ! sont parvenus jusqu’à nous. Et je me désespère chaque jour de n’avoir pas eu la présence d’esprit de prendre allemand LV1 au collège pour avoir accès à tous ses autres textes…
Mais on peut au moins se réjouir de pouvoir lire et relire ces trois chouettes romans dépaysants dont je vous parle plus bas, allez c’est parti !

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N’a-t-elle pas l’air charmante ?

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Antje est née en 1963 à Iéna, au centre de l’Allemagne. Avant de devenir autrice à plein temps, elle donnait des ateliers de poterie à destination des enfants dans le milieu psychiatrique. Elle a commencé à écrire après la chute du Mur, et c’est véritablement après son premier voyage en terre indienne, en 1994, que la culture des Amérindiens est devenu le thème principal de ses romans.

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Comme je vous le disais en introduction, seulement trois des romans d’Antje ont été traduits à ce jour en France, et il s’agit de romans ados tous édités par Bayard Jeunesse.
Leur point commun est d’aborder la culture amérindienne et ses problématiques dans notre monde actuel : la confrontation entre la tradition et la modernité occidentale, le racisme, la non reconnaissance de leur culture ancestrale etc. Mais ce thème est traité de différentes manières et différents points de vue dans chacun des romans.

 

 


Le chant des orques

(2003 ; paru en 2010 en France, traduit par Marie-José Lamorlette)

C’est le tout premier roman d’Antje sur ce thème de la culture amérindienne, et c’est également avec ce roman que j’ai découvert cette autrice. Dans les rayons de la bibliothèque, j’ai été attirée par le bleu intense de la couverture et le titre mentionnant les orques…
Il y est question de Sofie, qui habite à Berlin et suit son père photographe pour une de ses missions à Neah Bay, une réserve indienne du nord-ouest des États-Unis. S’il m’a tant émue, c’est parce que ce livre mêle avec talent plusieurs sujets sensibles : la découverte d’une autre culture, l’histoire d’un premier amour et le processus de reconstruction d’une héroïne anéantie par la mort de sa mère et qui a du mal à tisser des liens avec son père.
Je ne saurais juger la qualité de la traduction au regard de l’écriture d’Antje, mais le style m’a tout de suite plu : fluide, simple, poétique parfois, et très émotionnel.

Lune indienne
(2005 ; paru en 2007 en France, traduit par Marie-José Lamorlette)

Antje continue d’aborder la culture amérindienne à travers le regard de héros européens qui se retrouvent en pays indien par la force des choses.
Cette fois il s’agit d’Oliver, dont la mère a rencontré un homme d’origine amérindienne et qui décide de déménager avec lui dans une réserve de l’Ouest américain, sans laisser d’autre choix à son fils que de l’accompagner. La rencontre entre l’adolescent et son nouveau pays est rude et très fortement subie. Oliver est constamment dans la colère et le rejet, ce n’est donc pas un personnage évident à appréhender au départ même s’il est possible de comprendre sa frustration. Mais bien sûr, il s’attache peu à peu à son nouvel environnement et aux personnes qui l’entourent, mettant de côté ses préjugés lorsqu’il entrevoit les valeurs de la communauté amérindienne.
Encore une autre manière, réussie, d’aborder l’adaptation à ce qui nous est étranger. Le scénario met du temps à se dérouler, à l’image des émotions agressives d’Oliver qui tardent à se tempérer, ce qui fait de ce roman une lecture sensiblement différente du Chant des orques. Je dirais que Lune indienne est plus cru et moins « fantasmé » que le précédent roman d’Antje.

Talitha Running Horse
(2005, paru en France en 2015, traduit par Vincent Haubtmann)

Le dernier roman d’Antje publié en France. Dans ce texte, le lecteur est pleinement plongé au cœur de la vie quotidienne des Amérindiens au XXIe siècle, puisque l’héroïne est elle même membre d’une tribu. Cependant, il y a un « hic », car Talitha est métisse, née d’une mère blanche et d’un père lakota, et la discrimination dont elle fait l’objet représente l’une des thématiques clés du roman.
Là encore sont abordés les nombreux problèmes sociaux rencontrés par les communautés amérindiennes face au gouvernement américain, à travers le parcours et l’évolution de l’héroïne. Talitha se prend notamment de passion pour une jeune pouliche Apaloosa, et va apprendre à monter à cheval, ce qui lui sert d’exutoire tout au long de l’histoire. C’est un roman à la fois profond et joyeux, très émouvant et porté par son héroïne singulière.

Et Antje a écrit tant d’autres romans !
N’hésitez pas à faire un tour sur son site et sa page Facebook… même si vous ne parlez pas l’allemand !

 

J’espère que vous avez apprécié le premier article de ce nouveau rendez-vous !
Aviez-vous déjà lu l’un des romans d’Antje ? Si oui, j’aimerais beaucoup connaître votre avis !


2 réflexions sur “{L’autrice du mois} Antje Babendererde : au cœur de la culture amérindienne

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