#7 Challenge 12 mois/amis/livres : Légende

Légende de David Gemmell (Milady,

Je continue de courir après les heures, après les chroniques à écrire, les livres à lire… Mais je le vis bien, je vous rassure !

Avec quelques 3 mois de retard, je vous parle enfin de ma lecture de Légende, le livre du mois d’octobre, recommandé par mon ami Émeric dans le cadre du challenge 12 mois, 12 amis, 12 livres, initié par La Voix du livre.

Vous ne vous en rappelez peut-être pas, mais lorsque je vous annonçais ma prochaine lecture de ce titre, j’avouais avoir véritablement peur de devoir me plonger dans 500 pages d’un genre littéraire dont je suis très peu familière, la fantasy.
Sans en avoir lu, je connaissais néanmoins les codes du genre et j’appréhendais notamment le nombre de personnages qu’il allait me falloir retenir et apprendre à reconnaître… Oui, parce que l’une des tendances de cette littérature est de parsemer la lecture de milliers de personnages (j’exagère à peine), tous très intéressants, certes, mais aux statuts et aux noms qui viennent se mélanger très vite, pour peu que l’on ait une mémoire de poisson comme moi (ahem).
C’est comme si on te présentait toute une promo de fac d’un coup, et qu’on te demandait de te rappeler qui fait quoi dans tout le bazar. En fait, je me rends compte en écrivant que c’est sans doute ce à quoi sont confrontés les profs…

Mais passons. Mes craintes se sont évidemment confirmées dès la première page du roman (au moins, je m’étais auto-avertie et j’ouvrais le bouquin en totale connaissance de cause). Je vais être honnête, je n’ai pas tellement cherché à écrire sagement une liste sur un papier pour maîtriser la multitude de personnages qui s’imposait involontairement à moi, mais ça ne m’a pas du tout empêché d’apprécier ma lecture !
Oui, ouvrez vos yeux ébaubis : j’ai passé un très chouette moment avec ce roman.

Et avant de vous en dire plus, je laisse la parole à Émeric qui nous explique un peu pourquoi il a tant aimé ce livre et a décidé de me le faire lire :

J’ai découvert Légende car il fait partie de la saga Drenaï, que je dévorais depuis le premier livre que j’en ai lu : Waylander. Il m’était à l’époque impossible de lire autre chose que ces livres, j’en voulais toujours plus, et je m’étais promis de lire tout ce que David Gemmell avait bien pu écrire.

J’ai présenté Légende à Camille pour trois raisons. La première c’est son originalité. Nous sommes plongés dans une histoire d’heroïc fantasy, mais construite très différemment des canons du genre. Pas de nains, pas d’elfes, pas de dragons, et si la magie a beau être omniprésente dans la diégèse du livre, on ne trouve pas pour autant des sorts à toutes les pages.
La deuxième raison, c’est l’approche unique des personnages, qui sont présentés via leur code moral. Et Druss, le héros du livre, a un code moral extraordinairement complexe et beau. Ayant lu Légende en pleine adolescence, à une époque où je me construisais encore, je dois dire qu’aujourd’hui, il y a, comme en chacun de ceux qui ont eu de lourds choix moraux à faire, un peu de Druss en moi.
La troisième, c’est pour lui donner envie de lire le reste de la saga, car je pense qu’il en est le roman le plus représentatif. (Au passage, même s’il s’agit du premier roman de l’auteur, je conseille plutôt de commencer la lecture de la saga par Waylander, qui est le premier dans l’ordre chronologique)

Bon, autant être honnête, je ne risque sans doute pas de lire la suite de la saga, car la fantasy n’est toujours pas mon genre de prédilection, mais je tiens à te remercier, Émeric, car cette lecture était une véritable escapade en terrain de non confort et j’y ai trouvé beaucoup de satisfaction !

Malgré ces personnages qui poussent de partout, comme des pâquerettes, et certaines longueurs dans la description des batailles qui m’ont de temps à autre fait cligner des yeux…

oui, j’étais sans doute aussi désespérée que Mushu…

… malgré ces détails, disais-je, je vous assure que je garde un très bon souvenir de Légende, qui a su me happer assez vite dans sa narration, et aller jusqu’à m’émouvoir.

Je pensais ne trouver aucun personnage auquel m’attacher ou m’identifier, que nenni ! Ce bon vieux Druss, sous ses airs de guerrier invincible et bourru, est l’essence même de l’humanité dans tout ce qu’elle a de fragile et de puissant à la fois.
Il est élevé presque au rang de dieu, tout en restant lucide sur sa vie, sur ses capacités et ce qu’on lui fait porter sur les épaules. En dépit de tout, il assume jusqu’au bout. C’est un caractère qui force l’admiration et qui nous apprend aussi à appréhender la vie, à la saisir et l’aimer.

« Tous les hommes meurent un jour. On ne sort pas vivant de la vie. »

Le tout est franchement bien écrit, même s’il s’agit d’une traduction ; ça se lit avec fluidité, voire par moments avec avidité, et de temps à autre on s’arrête sur une phrase qui nous fait réfléchir sur le monde et les décisions des hommes qui se jettent à corps perdu dans des causes auxquelles ils tentent tant bien que mal de donner du sens… On ne peut oublier ces personnages principaux, engagés à leur manière dans un combat qui défie l’entendement, et la sagesse avec laquelle ils tentent de mener leur existence.

« Est-ce que tu peux imaginer ce que c’est que d’être une légende – cette saloperie de légende ? C’est fatigant. Ça te sape toute ta force au lieu de l’augmenter. Parce que tu n’as pas le droit d’être fatigué. Tu es Druss la Légende, et tu es invulnérable, invincible. Tu te ris de la douleur. Tu peux marcher sans jamais t’arrêter. D’un coup de poing, tu décapites les montagnes. Est-ce que j’ai l’air de pouvoir décapiter une montagne ? »

Merci à toi, Émeric, pour cette étonnante découverte !
Je sais que je radote, mais je suis vraiment contente de mon challenge qui me fait explorer différents horizons 🙂

Il me reste La petite princesse de Frances H. Burnett à chroniquer, et je dois rattraper mon retard sur la lecture du mois de décembre : Cinder de Marissa Meyer.

 

Sur ce, bonne fin de week-end et bonnes lectures à tous !